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Transition écologique
Un cas d'école
« Ici commence la mer » â câest-Ă -dire juste sous vos pieds, lĂ , dans la rue. Le moindre dĂ©chet jetĂ© dans un avaloir risque fort de finir sa course dans la mer. Pour sensibiliser les Ă©lĂšves Ă cette rĂ©alitĂ©, une campagne a Ă©tĂ© menĂ©e Ă la rentrĂ©e, laissant derriĂšre elle une quarantaine de pochoirs bien visibles dans la ville.
OĂč finit un mĂ©got jetĂ© dans la rue ?
TrĂšs probablement dans la mer ! AprĂšs avoir traversĂ© les rĂ©seaux dâeau pluviale sans ĂȘtre filtrĂ©, il finit par rejoindre les riviĂšres. En rĂ©alitĂ©, 80 % des dĂ©chets marins proviennent de la terre ferme. Alors, chaque geste compte pour Ă©viter de polluer nos ocĂ©ans !
Le SAGE, super acteur de lâenvironnement
MobilisĂ©e pour inciter les citoyens Ă adopter des pratiques respectueuses des milieux aquatiques, Myriam Launay, chargĂ©e de mission pour le SAGE du Pays de Morlaix (SchĂ©ma dâAmĂ©nagement et de Gestion des Eaux), mĂšne des actions innovantes et visibles aux cĂŽtĂ©s des collectivitĂ©s. « Câest dans ce cadre que nous avons pris contact avec le SAGE en juin dernier, et mobilisĂ© les directions des Ă©coles pour mettre en place une action forte dans la ville », explique Nathalie Barnet, adjointe Ă la transition Ă©cologique et Ă©nergĂ©tique. Les Ă©coles Jean Piaget et Corentin CaĂ«r ont ainsi participĂ© Ă lâanimation proposĂ©e par le SAGE, « Ici commence la mer ».
Ne jetez plus rien !
« Une pollution dans les Monts dâArrĂ©e peut-elle finir dans le port de Morlaix ? », « Quelle est la diffĂ©rence entre une bouche dâĂ©gout et un avaloir ? ». Câest avec ce jeu de questions/rĂ©ponses que lâanimation a dĂ©butĂ© en septembre avec les classes de CM2 des deux Ă©coles. « Une super introduction ! Nous avons Ă©tĂ© impressionnĂ©s par les Ă©lĂšves, par leur niveau de connaissances dĂ©jĂ Ă©levĂ© », sâenthousiasme Nathalie Barnet. « On sent que cette gĂ©nĂ©ration est trĂšs sensible aux enjeux environnementaux. »
Le point culminant de lâanimation a Ă©tĂ© la rĂ©alisation des pochoirs. Munis de bombes de peinture Ă lâeau, les jeunes graffeurs sont partis Ă la recherche des avaloirs autour de leurs Ă©coles, oĂč ils ont joyeusement appliquĂ© le slogan : « Attention, ICI COMMENCE LA MER. » En clair : nây jetez plus rien !
Dâautres animations sur ces thĂ©matiques environnementales sont prĂ©vues pour 2025 dans les autres Ă©coles de Morlaix.
Quelle différence entre un avaloir et une bouche d'égout?
- Un avaloir est une ouverture situĂ©e le long dâun trottoir, recouverte dâune grille, qui permet de rĂ©cupĂ©rer les eaux de pluie ou de nettoyage des sols et de les diriger vers les cours dâeau. Ces eaux de pluie atteignent directement la mer sans traitement, emportant avec elles tous les dĂ©chets laissĂ©s sur le sol.
- Une bouche dâĂ©gout, quant Ă elle, est fermĂ©e et sert Ă acheminer les eaux usĂ©es vers une station dâĂ©puration, oĂč elles sont traitĂ©es avant dâĂȘtre rejetĂ©es, une fois nettoyĂ©es, dans la mer.
L'école, un terrain de jeu pour l'éco-responsabilité
Quel meilleur lieu que lâĂ©cole pour illustrer les enjeux environnementaux ? BiodiversitĂ©, usage du vĂ©lo, vĂ©gĂ©talisation des cours, achat de fournitures scolaires durables⊠: « LâĂ©cole est un vĂ©ritable terrain dâexpĂ©rimentation pour sensibiliser dĂšs le plus jeune Ăąge », souligne Nathalie Barnet. En juin, Nolwenn BĂ©hagle, chargĂ©e de mission « transition Ă©cologique et Ă©nergĂ©tique », a rencontrĂ© les directions des Ă©coles morlaisiennes pour lancer des actions autour du tri, de la rĂ©duction des consommations dâĂ©nergie et dâeau, et des dĂ©placements durables. Des initiatives comme les « gardiens de la lumiĂšre et des portes » ont dĂ©jĂ vu le jour, oĂč des Ă©lĂšves volontaires veillent Ă Ă©teindre les lumiĂšres et Ă fermer les portes en quittant les salles.
Mobilité des élus et des agents : une flotte de véhicules plus verte
Rationaliser et moderniser le parc de véhicules de la Ville est un enjeu clé que notre collectivité poursuit depuis plusieurs mois. En réduisant le nombre de véhicules et en privilégiant les solutions électriques, tant pour les voitures que pour les vélos, la Ville vise à rendre sa flotte municipale plus
respectueuse de lâenvironnement.
«Il sâagit dâoptimiser les besoins en vĂ©hicules de service, nĂ©cessaires pour les dĂ©placements professionnels des agents et des Ă©lus. Sur une flotte de 36 vĂ©hicules, 8 ont dĂ©jĂ pu ĂȘtre dĂ©finitivement retirĂ©s », introduit Nathalie Barnet, adjointe Ă la transition Ă©cologique pour la Ville.
Un mix entre thermique, électrique et hybride.
Le second axe dâaction consiste Ă remplacer les vĂ©hicules thermiques par des modĂšles Ă©lectriques ou hybrides, selon les possibilitĂ©s. « Le 100 % Ă©lectrique nâest pas adaptĂ© aux vĂ©hicules lourds, comme les fourgons et camions de nos services techniques, mais tous nos vĂ©hicules lĂ©gers, voitures et petits
utilitaires, seront Ă©lectriques ou hybrides dâici 2026 », explique Nolwenn BĂ©hagle, chargĂ©e de mission transition Ă©cologique et Ă©nergĂ©tique. Cela inclut lâacquisition de 17 vĂ©hicules utilitaires sur 3 ans et la location, dĂšs 2025, de onze voitures. Ce renouvellement permettra
aussi dâallĂ©ger la charge de travail des agents du garage municipal.
Que deviennent les véhicules qui quittent le parc de la collectivité ? Ils sont vendus aux enchÚres, échangés via la prime à la conversion ou repris dans le cadre du « un pour un ».
8 vélos électriques
Promouvoir lâusage du vĂ©lo pour les dĂ©placements courts des agents et des Ă©lus est Ă©galement une prioritĂ©. Deux vĂ©los Ă assistance Ă©lectrique sont dĂ©jĂ mis Ă disposition des services techniques, deux autres pour les agents de lâHĂŽtel de ville, un au CCAS rue de Brest, et trois autres pour la police municipale. « Pour les utiliser, il suffit de les rĂ©server sur le planning mis en place en interne », prĂ©cise Nolwenn BĂ©hagle. Avec ces initiatives, la Ville ne se contente pas de renouveler sa flotte, elle encourage un mode de dĂ©placement plus Ă©cologique et pratique.
Collecte de déchets : le plein de changements
Les modes de collecte des dĂ©chets Ă©voluent pour rendre notre ville encore plus respectueuse de lâenvironnement. Voici tout ce quâil faut savoir pour continuer Ă bien trier et sâadapter Ă ces nouvelles pratiques.
Ordures ménagÚres et déchets recyclables :bacs individuels et fin des sacs jaunes
Lâobjectif est dâharmoniser les modes de collecte, qui pouvaient varier jusquâĂ quatre au sein de Morlaix CommunautĂ©, la collectivitĂ© compĂ©tente en matiĂšre de gestion des dĂ©chets. Ă terme, seules les collectes des bacs pour les habitations individuelles et des points dâapport volontaire (aĂ©riens, semi-enterrĂ©s ou enterrĂ©s) pour lâhabitat collectif seront maintenues.
Deux bacs individuels
Le dĂ©ploiement des bacs individuels, un bac Ă couvercle bordeaux pour les ordures mĂ©nagĂšres et un bac Ă couvercle jaune pour les dĂ©chets recyclables, a commencĂ© en septembre. Ă Morlaix, 1 800 foyers des quartiers de Coatshero, de la Madeleine et de la BoissiĂšre sont les premiers Ă en bĂ©nĂ©ficier. Chaque foyer non desservi par un point dâapport volontaire en sera Ă terme Ă©quipĂ©.
Optimiser le remplissage des bacs
La collecte de ces bacs sera optimisĂ©e en espaçant les ramassages Ă une semaine sur deux pour chaque bac. « Avec nos passages hebdomadaires, plus de 75 % des bacs Ă ordures mĂ©nagĂšres nâĂ©taient remplis quâĂ 50 % de leur capacitĂ© », explique Jean-François Cibois, responsable de la collecte Ă Morlaix CommunautĂ©.
En finir avec les sacs jaunes
DĂ©sormais, les dĂ©chets recyclables doivent ĂȘtre dĂ©posĂ©s en vrac dans les bacs individuels ou les points dâapport volontaire, sans ĂȘtre imbriquĂ©s les uns dans les autres ni insĂ©rĂ©s dans un sac jaune. La suppression de ces sacs, constituant en eux-mĂȘmes des dĂ©chets et contenant encore souvent des erreurs de tri, simplifiera le recyclage. Cette mesure devrait aussi participer Ă diminuer les troubles musculo-squelettiques (TMS) chez les agents de collecte. Morlaix CommunautĂ© Ă©tait la derniĂšre collectivitĂ© du FinistĂšre Ă les utiliser encore.
Des composteurs collectifs grutables
Depuis janvier 2024, la loi Agec (Anti-gaspillage pour une économie circulaire) impose aux collectivités de promouvoir le compostage des déchets organiques, en mettant en place des solutions pour les ménages et les professionnels.
« Les biodĂ©chets constituent environ 30 % des dĂ©chets mĂ©nagers. Lâobjectif est derĂ©duire cette quantitĂ© dans les poubelles et dâencourager tous les habitants Ă composter leurs dĂ©chets organiques », explique Jean-François Cibois.
Des modÚles mieux adaptés
Morlaix CommunautĂ© est engagĂ©e depuis longtemps en faveur du compostage. Deux dispositifs existent dĂ©jĂ : le composteur individuel pour les maisons avec jardin et le composteur collectif pour les immeubles avec espaces verts. Cette offre sera renforcĂ©e dans lâhyper-centre par lâinstallation de composteurs grutables.
Dâune capacitĂ© de 800 litres, ils pourront accueillir les biodĂ©chets dâenviron 150 habitants. Ils seront vidĂ©s en une minute Ă lâaide dâun camiongrue, avec une collecte toutes les 4 Ă 6 semaines, selon le taux de remplissage. En plus dâune capacitĂ© accrue et dâune manipulation plus simple, ces composteurs grutables sont plus mobiles, flexibles et durables que les modĂšles classiques. Leur expĂ©rimentation dĂ©butera en 2025.
Pour que le vert dure ...
Ă Morlaix, les produits phytosanitaires ont Ă©tĂ© relĂ©guĂ©s aux oubliettes dĂšs 2004. Ă chaque site, un entretien adaptĂ© pour offrir Ă la nature et Ă la biodiversitĂ© lâoccasion de sâexprimer. La fauche tardive a fait son apparition dans certains quartiers. Le service pratique la lutte biologique dans ses serres. Et comme rien ne se perd, tout se transforme, la taille des arbres et arbustes permet dâavoir du paillage. Les chĂšvres et moutons sont de formidables alliĂ©s pour brouter et entretenir certaines zones. Lâeau de pluie est bien entendu rĂ©cupĂ©rĂ©e offrant un volume utile de 140 m3 dâeau. Les agents ont aussi leurs astuces. Ils utilisent des rĂ©tenteurs
dâeau, ces billes qui se gonflent, ou bien encore des ollas, poteries qui diffusent lâeau et lâhumiditĂ©.