Pour la mémoire, contre l'oubli, pour l'avenir : Il y a 80 ans, des tirailleurs sénégalais de passage à Morlaix

Pendant la Seconde Guerre mondiale, des tirailleurs sénégalais sont enrôlés au sein des forces françaises pour combattre en Afrique du Nord et en Europe. Ils participent grandement à la libération de la France. En 1944, ils s’apprêtent à être démobilisés et 2 000 d’entre eux arrivent en gare de Morlaix. Ils doivent ensuite embarquer à bord du Circassia depuis Brest pour être rapatriés vers le camp militaire de Thiaroye, près de Dakar. Avant d’embarquer, ils réclament leurs primes de guerre et de captivité, sans être entendus.

Le massacre de Thiaroye

Le 4 novembre, 300 d’entre eux refusent de partir, désireux d’obtenir satisfaction sur leurs revendications. Ils sont alors cantonnés à la Corderie de la Madeleine jusqu’au 11 novembre, avant d’être transférés à Trévé, dans les Côtes-d’Armor. Ceux qui embarquent sur le Circassia continuent de revendiquer leurs droits à leur arrivée à Thiaroye. Le 1er décembre 1944, la situation dégénère et une fusillade éclate, causant au moins 70 morts.

La mémoire de l’histoire coloniale Le massacre de Thiaroye a laissé une empreinte indélébile dans la mémoire collective sénégalaise. Au fil des années. Cet événement est devenu un symbole de la résistance contre l’injustice coloniale, suscitant des commémorations régulières. En partenariat avec la Ligue des Droits de l’Homme et Anne Cousin, Morlaisienne, auteur du livre Retour tragique des troupes coloniales,  Morlaix-Dakar 1944, la Ville de Morlaix tenait elle aussi à honorer la mémoire et le sacrifice de ces hommes en organisant plusieurs commémorations à l’occasion de ce 80e anniversaire de leur passage par Morlaix.