Église des Jacobins : travaux, 2e PHASE

La 2e phase des travaux de réhabilitation de l’édifice se poursuit depuis octobre, sous la direction de l’architecte Marie-Suzanne de Ponthaud. Pendant 18 mois, elle et son équipe vont s’atteler à la restauration de ce monument, destiné à devenir le point d’entrée du futur Musée des Jacobins.

Actualités

Quelle est votre mission ?

Nous allons restituer l’église dans l’état où elle se trouvait avant le départ des moines à la Révolution et sa transformation en caserne, puis en écurie, avec un plancher ajouté à mihauteur. Par la suite, elle a abrité les Halles et un marché, puis, en 1880, un musée au premier étage, installé sur ce même plancher. Ces différentes utilisations ont largement modifié l’architecture originelle de l’église, dont nous conservons des traces grâce aux vestiges en place et aux illustrations et plans d’époque.

En quoi avait consisté l’étape de travaux précédente ?

Elle avait consisté à démolir l’étage en supprimant le plancher intermédiaire pour restituer le volume de l’église et permettre les fouilles archéologiques de l’INRAP*. Nous avions également ôté les enduits en ciment des murs afin d’assainir les maçonneries et de compléter la connaissance des vestiges de sculpture et de peintures murales.

En quoi consistera la poursuite de cette 2e phase ?

Elle va être intense ! Nous allons restaurer toute la charpente, dont une partie date du XIVe siècle et l’autre du XIXe , ainsi que la couverture de l’église. Nous rouvrirons les fenêtres latérales murées, boucherons les ouvertures parasites et supprimerons les verrières des voûtes. Des vitraux contemporains seront créés par l’artiste Udo Zembok et l’atelier Loire, tandis que d’autres, conçus par Atelier Nicolas maîtreverrier à Morlaix à la fin du XIXe siècle, seront restaurés.

Quelles sont les complexités de ce chantier ?

Même avec une planification minutieuse, des découvertes surgissent toujours en cours de travaux ! Par exemple, lors de la dépose des enduits en ciment, nous avons mis à jour des enfeus, malheureusement très dégradés, dont il faudra déterminer le sort. Les murs sont également saturés de sel, dû à l’humidité, à l’ancien marché et aux écuries qui se trouvaient ici. Nous essaierons d’en éliminer autant que possible avant d’appliquer un enduit spécial pour tenter de bloquer ses effets.

Qu’est-ce qui le rend passionnant ?

Tout d’abord, le volume extraordinaire de l’église, révélé après la suppression du plancher ! Puis, c’est un véritable défi de redonner vie et splendeur à un édifice aussi marqué par le temps. La future cohabitation entre passé et modernité, avec les vitraux contemporains, est aussi enthousiasmante pour un musée d’art et d’histoire. Un monument doit pouvoir vivre dans son époque !